Le T.I. = Travail Individualisé
autres photos du T.I.


Un élève choisit sa fiche et met à la place son "marque page".
"Si tu ne sais pas demande, mais si tu sais, partage!"


Le T.I. est une pratique courante dans les classes Freinet. Pourquoi? D'abord parce que les classes Freinet sont volontairement multiniveaux. De plus à la campagne, c'est chose courante.
C'est un moyen de s'adapter à l'hétérogénéité de sa classe.

 L'hétérogénéité nous fait peur, en tant qu'instit, car il faut prévoir plusieurs niveaux d'exercices et dans chaque niveau plusieurs différenciations, ce qui devient vite de l'individuel.

Mais si on y réfléchit, l'hétérogénéité c'est la VIE. Les classes sont des milieux artificiels où on regroupe des individus du même âge, lesquels sont censés apprendre les mêmes choses aux mêmes moments. Mais dans la vie réélle, c'est le contraire: dans la famille les frères et soeurs sont d'âge différents. Nous ne travaillons pas avec des collègues qui ont le même âge que nous, nous ne fréquentons pas des personnes uniquement en fonction de leur date de naissance. Une classe multi-âge, multiniveaux, multiculturelle, multiraciale, c'est la vie. On apprend de nos différences, il ne faut pas vouloir les gommer.

Oui mais alors, on fait quoi?

On peut organiser des moments de T.I. dans la semaine. D'autres pédagogies sont basées sur un système quasi similaire (la PMEV par exemple).
Dans le T.I. on propose aux élèves des fichiers (pour moi, j'ai choisi les fichiers SESAME, mais un collègue ne les aime pas, chacun choisit ses fichiers). Ces fiches sont autocorrectives, c'est à dire qu'il y a les réponses dans un autre classeur.

Sur un plan de travail, l'élève reporte les fiches qu'il choisit de faire (voir les invariants pédagogiques). Le maître impose une période de travail, deux semaines par exemple.
Un bilan est fait, en tête à tête avec le maître, chaque semaine. L'élève doit présenter son cahier, son plan de travail (avec le contrat passé avec le maître). Il est responsable de ce qu'il a fait ou pas fait.

L'élève travaille donc en autonomie. L'entraide est favorisée. On peut faire une fiche à deux. On observe que des groupes de niveaux se forment spontanément. Des réseaux d'aide aussi, on peut d'ailleurs nommer des tuteurs qui pourront aider les élèves en difficulté.

Les élèves disposent d'un "tétra-aide" qui leur permet de signifier aux tuteurs et au maître s'ils ont besoin d'aide et de quelle nature.

Les élèves reportent aussi leurs fiches sur une grille collective qui permettra au maître de suivre le travail de tout le monde.

Sur une année, les élèves ont fait une grosse batterie d'exercices. Ils ont réélement travaillé, mais pas bêtement.
Ils ont appris à travailler ensemble, à travailler sans déranger les autres. La coopération s'installe. J'ai dit "coopération" et pas "dépendance".

Là aussi la part du maître est importante. Je vous invite à lire la brochure que les Editions Odilon ont fait sur le T.I. (voir bibliothèquue du groupe).

Le maître est le garant du travail fait par tous. Si le contrôle n'est pas fait, qui peut vérifier que les élèves ont rééllement travaillé? Le maître doit être attentif aux demandes d'aide sans pour autant être trop présent. Devant un problème, l'élève doit d'abord vraiment essayer de comprendre en relisant, réfléchissant... S'il n'y parvient toujours pas, il tourne son tétra-aide pour demander l'aide d'un tuteur. Les tuteurs sont désignés par le maître à chaque conseil. L'élève aidé à le droit de choisir son tuteur (sociogramme).
La dernière étape est l'aide du maître. J'ai dit "dernière étape" pour éviter les queues au bureau et donc le bazar dans la classe.

Le maître doit faire respecter le calme dans la classe. Le calme mais pas forcément le silence complet. On a le droit de chuchoter si on ne dérange personne. Là aussi, le maître est soumis à la même règle: il doit aider en chuchotant pour ne pas déranger le travail de la classe.

La majorité des élèves respectent facilement le travail des autres, car ils ressentent le besoin d'être au calme pour travailler. Là aussi, le fait de choisir ses fiches donne un choix, les élèves sont volontaires dans le travail qu'ils ont choisi et la discipline est demandée par les élèves eux-mêmes.
S'il y a un "gêneur", il met une croix sur le tableau des croix et il est exclu du T.I.
Il peut aller dans une autre classe ou se mettre dans un coin pour faire un travail qui sera cette fois imposé par le maître, ce qui est vécu par l'élève et par le groupe comme une "punition" alors que dans le fond c'est un travail traditionnel.

L'élève marque son auto-correction pour permettre au maître de contrôler rapidement le travail. L'élève connait ainsi son pourcentage de réussite et coloriera les cases de son plan de travail de la couleur correspondante.

Les grilles collectives au fond de la classe.

On apprend à s'organiser.

Les réseaux d'aide se mettent en place, la coopération est la règle.

Aider mais pas "faire à la place", oblige au tuteur à se décentrer de son propre point de vue. Il prend du recul, utilise un vocabulaire plus subtil puisqu'il ne doit pas donner la réponse mais doit guider... bref, le tuteur apprend autant que celui qu'il aide.
Ce sont des comportements qui "font grandir".

La tétra-aide possède quatre sommets, qui marquent quatre niveaux de demande d'aide.


GROSSE VIDEO
(presque 3min en swf)


Un exemple de plan de travail en cycle 3




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